AIMER DESESPEREMENT

pour vous mes copines, un texte plus joli et plus gai

écrit lors de mes études de Philo et réciter à l'église le jour de mon mariage

Comment dire le presque rien ? Comment dire le vent, la douceur du printemps ? Comment sire la lumière dans les yeux d'en enfant ? Le furtif et l' infiniment présent ? Comment soudain ne pas manquer de mots devant la pureté cristalline qui parfois enlace le commencement d'aimer, le commencement de toutes les nudités ?

Comment parler de ce qui nous comble et nous échappe, du trop nouveau, de l'au-delà du beau, de ce qui danse dans l'ineffable ? Comment parler de ce qui jamais ne se dit, qui seulement par grâce quelques fois se vit ? Comment dire quand la peur et la joie nous sourient ?

Quand une étrange légèreté se glisse dans la pesanteur du monde ? Comment dire sans détruire ? Comment parler d'amour sans le réduire ?

Il se pourrait qu'aimer soit simple. Il se pourrait qu'aimer ne soit rien d'autre que laisser aller...

Mais ce conditionnel dont nous nous entourons, ne laisse-t-il pas filtrer nos méfiances ? Comme d'anciennes souffrances venant assombrir la clarté du nouveau, refusant à l'amour, l'impulsion, l'énergie de tous les commencements : la confiance.

Nous faut-il donc, comme nous le dit le philosophe, aimer désespérément, dans l'intuition que seule l'absence de tout espoir offrirait à l'amour l'espace qui lui revient, la liberté de choisir lui-même ses chemins ? Aimer désespérément, est-ce là le secret pour chaque être étonné, puisque sans cesse vivant sans attente, sans « présuppose », sans exigence, dans une sorte de gratuité de l'acte d'aimer ?

Ou bien nous faut-il croire que c'est l'espérance, bien plus que du désespoir, d'où l'amour puise chaque jour sa force et sa lumière, sa liberté, cette espérance qu'il nomme l'inaliénable désir ?

Mais s'interroger sur espérer ou ne pas espérer, nous conduit fatalement à rencontrer les temps. Que fait le temps de nos amours ? Ce temps qui nous rappelle notre condition de mortel, ce temps qui, tel un indomptable cheval nous entraîne à folle allure jusqu'au bord du bord, jusqu'à l'orée d'une vie que l'amour dans ses plus beaux instants nous dessinait comme éternelle.

L'amour est-il plus fort que la mort, plus fort que le temps ?

Le temps est ce par quoi l'amour se transforme en histoire d'amour. Pouvons-nous échapper à l'histoire ?

Tant de questions. Mais justement n'est-il pas curieux de ne pouvoir s'empêcher de mettre l'amour en question alors qu'il est notre réponse. « l'Alpha et l'Oméga de l'alphabet de vivre. »

Ne nous resterait-il pas au bout de tout, au bout de nous qu'à oser aimer puis baisser les paupières devant tant de lumière.

Wahou, c'est superbement bien écrit, super joli!!!!

J'ai toujours eu un peu de mal avec la philo, mais là, c'est wahou quoi ( oui je me répète, mais je sais pas quoi dire d'autres )

Ma Choupinette

Ho c'est super beau comme texte!

Moi la Philo même si j'ai toujours eu de bonnes notes, ça m'a jamais vraiment passionné... (en même temps c'est en etudiant ça pendant 1 an qu'on attaque les sujets interessant)

J'aime surtout ce passage que je trouve superbe!

poupi a écrit:

Quand une étrange légèreté se glisse dans la pesanteur du monde ? Comment dire sans détruire ? Comment parler d'amour sans le réduire ?

Il se pourrait qu'aimer soit simple. Il se pourrait qu'aimer ne soit rien d'autre que laisser aller...

Bravo Poupi! J'ai adoré!

merci merci merci à vous deux pour vos très gentils coms

Très beau texte ma Poupi merci de nous l'avoir fait partager :biz:

Très bien écrit la lecture en est limpide comme l'écoulement de l'eau d'une rivière.